
le creuset
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DIAPORAMAS
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VARROA ET VARROOSE
La FNOSAD vient de publier un excellent document sur le Varroa et la Varroose qui peut être téléchargé et consulté en format PDF via le lien ci dessous.
https://fnosad-lsa.fr/fileadmin/GUIDES_et_registre_d_elevage/guide_fnosad_varroa_et_varroose.pdf
Une contribution très riche sur la biologie de l'abeille et sur ce parasite mortifère pour nos colonies.
A conserver dans toute bonne bibliothèque documentaire d'un apiculteur averti

8 Aoüt
Les épisodes climatiques extrêmes sont en hausse, et leurs répercussions dépassent largement les seuls dégâts visibles sur les cultures. En modifiant la production de nectar des fleurs, les sécheresses prolongées comme les précipitations excessives perturbent les relations entre plantes et pollinisateurs.
Une étude brésilienne menée sur la courgette (Cucurbita pepo), plante totalement dépendante des abeilles pour sa pollinisation, révèle l’ampleur des impacts à différentes échelles : de la fleur individuelle à l’exploitation agricole.
Climat déréglé, nectar menacé
Les épisodes climatiques extrêmes sont en hausse, et leurs répercussions dépassent largement les seuls dégâts visibles sur les cultures. En modifiant la production de nectar des fleurs, les sécheresses prolongées comme les précipitations excessives perturbent les relations entre plantes et pollinisateurs.
Une étude brésilienne menée sur la courgette (Cucurbita pepo), plante totalement dépendante des abeilles pour sa pollinisation, révèle l’ampleur des impacts à différentes échelles : de la fleur individuelle à l’exploitation agricole.
Des fleurs moins attractives sous stress hydrique
Lorsqu’elles sont soumises à une sécheresse intense, les fleurs de courgette produisent significativement moins de nectar, tant en volume qu’en concentration en sucres. L’étude montre une baisse drastique de la quantité de sucres disponibles par fleur dans les conditions de sécheresse simulées, avec des niveaux parfois inférieurs au seuil de préférence des abeilles. Les fleurs mâles comme femelles sont concernées, ce qui conserve leur différenciation fonctionnelle mais réduit globalement leur attractivité.
Ce déficit énergétique n’est pas anodin. Rappelons qu’une part importante de l’énergie collectée par les abeilles via le nectar est immédiatement consommée pour assurer leur vol et leur thermorégulation. Si la rentabilité d’une visite florale chute en dessous d’un certain seuil, les pollinisateurs peuvent cesser de visiter l’espèce concernée. Dans les scénarios de sécheresse extrême, la courgette risque ainsi de devenir une ressource négligée, malgré son importance agricole.
Moins de fleurs, moins de nectar par plante
Les effets du stress hydrique se font aussi sentir à l’échelle de la plante entière. En situation de déficit pluviométrique modéré, la plante réduit le nombre de fleurs femelles produites. Sous sécheresse sévère, cette réduction s’accentue et touche également les fleurs mâles. Or, les fleurs femelles sont celles qui offrent le plus de nectar aux butineuses.
Cette baisse de floraison, combinée à une moindre production de nectar par fleur, entraîne une chute marquée du total de sucres disponibles par plante. À l’inverse, des conditions de pluie excessive augmentent la floraison femelle et la production globale de nectar, sans affecter la concentration de sucre. Les abeilles y trouvent donc un bénéfice calorique supérieur, même si les précipitations excessives peuvent freiner leur activité de butinage.
Des rendements agricoles menacés
En extrapolant ces résultats à l’échelle d’un hectare de culture, les auteurs estiment que les ressources caloriques disponibles pour les pollinisateurs pourraient chuter de 95 % en cas de sécheresse extrême, passant de 1325 kg à seulement 71 kg de sucres par hectare. Une telle baisse compromet à la fois l’alimentation des abeilles et la pollinisation effective des cultures.
Cette dépendance croisée entre pollinisation animale et disponibilité du nectar rend les cultures entomophiles particulièrement vulnérables aux dérèglements hydriques. Dans un contexte où les abeilles subissent déjà une pression forte (pesticides, appauvrissement floral, maladies), toute réduction de l’offre nectarifère pourrait accélérer leur déclin local, compromettant encore davantage les rendements agricoles.
Un équilibre fragile entre pluie et pollinisation
À première vue, l’augmentation des précipitations pourrait apparaître comme bénéfique, puisque la production de nectar par hectare y est plus élevée. Toutefois, cette hypothèse ne tient que si les pluies ne perturbent pas la capacité des pollinisateurs à butiner. Les épisodes de fortes pluies entravent le vol des abeilles, réduisent leur thermorégulation et augmentent les pertes d’énergie. De plus, l’excès d’eau peut nuire à la fertilité des sols et imposer une fertilisation accrue, alourdissant les charges pour les producteurs, notamment les petites exploitations.
Du côté de la sécheresse, l’irrigation apparaît comme une solution possible, mais elle soulève à son tour des enjeux de coût, de disponibilité de l’eau et d’accessibilité pour les petites structures agricoles. D’autant que l’irrigation ne restaure pas toujours la physiologie florale normale ni la production de nectar en quantité et qualité optimales.
Des projections alarmantes à l’échelle mondiale
À partir des données expérimentales, les chercheurs ont modélisé la relation entre la variation de la pluviométrie et l'offre calorique en nectar à l'échelle agricole. Le lien apparaît linéaire, du moins jusqu'aux limites physiologiques des plantes. Dans le scénario optimiste du GIEC (réduction des émissions d'ici 2075), certaines régions gagneraient 53 % d'offre nectarifère, tandis que d'autres en perdraient 17 %. En cas d'aggravation climatique (triplement des émissions), la perte pourrait atteindre 23 % dans les zones de sécheresse, et le gain 79 % dans les zones à pluies renforcées.
L'étude cite notamment le Brésil, où la région Sud est identifiée comme particulièrement vulnérable à la disparition des pollinisateurs d'ici 2050, un risque qui s'étend également aux autres régions agricoles du pays. Cette dynamique pourrait affecter plus largement les cultures d'Amérique latine dépendantes de la pollinisation entomophile. L'inégalité géographique des impacts renforce ainsi l'urgence d'une adaptation fine, territorialisée.
Des solutions à co-construire
Les résultats de cette recherche invitent à repenser la durabilité des systèmes de production agricole en tenant compte du lien étroit entre ressources florales et pollinisation. Une gestion raisonnée de l’eau, l’adaptation des calendriers culturaux, le maintien d’une diversité florale autour des cultures, mais aussi la sélection variétale orientée vers une meilleure résilience des traits floraux, pourraient atténuer certains effets.
Pour les apiculteurs, cette étude souligne l’importance de surveiller les changements dans l’attractivité des cultures à fleurs entomophiles. Anticiper les périodes de déficit nectarifère, diversifier les emplacements et les périodes de transhumance, et maintenir des ressources complémentaires autour des ruchers deviennent des stratégies d’adaptation incontournables.
Référence :
- Frigero, M. L. P., Boaro, C. S. F., Galetto, L., Tunes, P., & Guimarães, E. (2025). Extreme events induced by climate change alter nectar offer to pollinators in cross pollination-dependent crops. Scientific Reports, 15, 10852. https://doi.org/10.1038/s41598-025-94565-2
